Nous ne sommes pas fait pour la mort
Parution le 14 Mars 2006 dans la collection l’autre pensée aux éditions Stock.
Je sais que je vais mourir. J’espère « savoir » mourir. Je ne sais pas ce qu’est la mort. La mort n’est pas de l’ordre du savoir mais de la spéculation, nourrie par une épreuve chaque fois unique, chaque fois répétée. « Après la première mort il n’y en a plus d’autre », lance le poète Dylan Thomas. Mes poètes – anglais, surtout – n’ont pas peur de la familiarité avec la mort. Mais que peut-on espérer des philosophes comme Heidegger qui nous clouent désespérément à l’horizon de notre propre mortalité ? Pour la première fois depuis des siècles, nous vivons dans une non représentation de la mort. Par scepticisme, athéisme, matérialisme ou « modernisme » affichés. Combien de temps croyons-nous pouvoir encore tenir dans un tel désert ? Ne plus imaginer la mort c’est accepter, de fait, la mort de l’imagination. C’est mourir à la vie de notre vivant. La question adressée par ce livre à la philosophie, à la religion et à l’art est une affirmation joyeuse du rôle dévolu à la poésie en temps de détresse.
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Fenêtre sur Cour » paru dans Aujourd’hui Poème numéro de mars 2006
Bien sûr, vous voyez tout de suite de quoi je veux parler. Or justement, je n’en parlerai pas. Pas directement tout au moins. Il n’y a plus rien à dire lorsque les positions des uns et des autres nourrissent un tel brouhaha. Avant la guerre des civilisations, il y a la guerre des paroles. Or nous sommes manifestement entrés aujourd’hui dans une phase de phrases armées. S’il y a le moindre espoir de les désarmer, c’est en changeant de terrain.
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