Pieter Brueghel croise Jean-Jacques Rousseau sur l’A1
Jacques Darras. Pieter Brueghel croise Jean-Jacques Rousseau sur l’A1. Poèmes cinétiques
(Le Cri, Bruxelles)
C’est le mouvement qui est la force du poème. Le mouvement de la pensée. Au présent progressif. En train de se faire. Le poème est machine à avancer. Très vite le plus souvent. Sur une longue distance, pourquoi pas ? Nous lisons, nous sautons, nous courons en poésie. Les sauts, les bonds sont la partie joyeuse de la logique poétique. Grande différence avec la prose appliquée à elle-même. Légèreté de la poésie disait Platon. Mais bien sûr ! Mais quel avantage ! Voyez la rapidité de Brueghel, premier peintre moderne à embrasser les foules avec l’espace. Puis vient le romantisme, tendance à l’immobilité. S’enliser à Senlis ? Émotion plutôt que motion ? Nous, nous repartons, redémarrons, réenfourchons l’autonomie du vers. Volts, voltes et désinvolture. Quel but ? Jouer avec de nouvelles gravités.
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William Blake. Le Mariage du Ciel et de l’Enfer et autres poèmes. Traduction Jacques Darras (Gallimard NRF/Poésie)
L’œuvre de William Blake vient en écho aux secousses révolutionnaires de son temps, mais c’est un écho sans cesse transfiguré, en cela voué à une révolution totale qui prend en compte toutes les forces en mouvement dans le champ du visible, du temporel, comme dans celui de l’invisible, de l’éternel.