Dernières parutions :
Blaise Pascal et moi dans la voie lactée
(Le Castor Astral, collection « Les passeurs d’Inuits », 2015)
Ces poèmes jazzés pour la voix inaugurent une nouvelle séquence intitulée « Oiseuses », sur le modèle des divagations rêveuses inventées par Philippe de Beaumanoir au XIIIème siècle. Ce sont des réflexions rapides, notations ou réactions du poète à l’actualité du monde. Ironiques ou graves, elles empruntes la voie d’un rythme dansé, chanté et syncopé.
Lire l’article publié sur Sitaudis « Jacques Darras, l’arpenteur du Nord » par Rony Demaeseneer
Découvrez la note de lecture d’Isabelle Lévesque sur Poezibao
Lire l’article du blog des Découvreurs
La Transfiguration d’Anvers
(Arfuyen, 2015)
Maintenons-nous au nord. Là où la pensée philosophique moderne semble avoir trouvé son climat – clarté et résonance – mieux qu’ailleurs. Dans la proximité des polisseurs de lentilles, avec Spinoza à La Haye. Dans la montée vers le discernement des lumières avec Leibniz à Hanovre, Kant à Königsberg. Je ne monte, quant à moi, pas plus haut qu’Anvers. J’y suis à l’hiver de 2005, gardant présente au souvenir cette nuit du 31 décembre, dite Sainte-Sylvestre, où la neige vient de s’abattre sur la ville de l’Escaut. Une épaisse floconnerie moulue par toutes les meules du Nord croule sur nos épaules, nos cheveux, nos paupières.
Lire l’article publié sur Sitaudis « Jacques Darras, l’arpenteur du Nord » par Rony Demaeseneer
Lire l’entretien publié sur Poézibao à propos de La Transfiguration d’Anvers
Lire l’article sur le blog de Jean-Paul Louis sur le poète Pierre-Jean Jouve
Brueghel, les yeux ouverts
(Créaphis Edition, collection la Rouge, 2015)
Le premier, Brueghel a su distendre et différencier les temps à même l’espace, le premier à nous mettre en garde contre la naturalisation mécanique de l’homme en flux, le premier à nous avertir des foules militaires meurtrières. Comment lutter contre l’indifférence vis-à-vis de l’autre, s’interroge-t-il, et en même temps rejoindre la grande collectivité que nous formons sans nous dénaturer ni nous désintégrer. L’homme juste, l’équilibre, voilà le travail d’humaniste auquel le peintre s’applique dans une folle course à la création qui durera dix ans, entre Anvers et Bruxelles. Cela demande, au-delà de la fascination que nous avons pour ses tableaux, ses toiles, la nuances de ses chromatismes, une constante et lente médiation. Penser avex Brueghel, c’est passer par toutes les saisons de la réalité. Circulairement. Révolutionnairement.Lire l’article publié sur Sitaudis « Jacques Darras, l’arpenteur du Nord » par Rony Demaeseneer
Parus dans la nouvelle collection « Les Passeurs d’Inuits »,
éditions Castor Astral
Eavan Boland
Une femme sans pays
traduit de l’anglais par Martine De Clercq
(Le Castor Astral, collection « Les Passeurs d’Inuits », 2015)
Prendre la parole dans un pays comme l’Irlande, retrouver sa place dans une tradition poétique majoritairement masculine n’allait pas de soi. C’est ce parcours passionné et paradoxal que retrace ce choix de poèmes publiés entre 1974 et 2014.
La rencontre de la poésie de Sylvia Plath ainsi que son suicide en 1963 montrent très tôt à Eavan Boland la nécessité de sortir de l’impasse de la dichotomie entre la femme et le poète. Se délivrant du carcan classique, elle laisse éclater sa révolte en tirades surréalistes abordant les sujets féminins réprimés, exaltant la maternité. La fréquentation des féministes américaines lui permet d’élargir et de libérer son registre. Iconoclaste, elle s’en prend aux images de la nation irlandaise et démythifie, démystifie le féminin afin de « sortir du mythe pour entrer dans l’histoire ». La quête d’identité de la nation et celle de la femme se rejoignent. La poésie d’Eavan Boland est à la fois irlandais et universelle puisque, comme l’indique le titre du livre inspiré d’une citation de Virginia Wool, une femme est par définition « sans pays ».
Ulrike Draesner
Reste d’hirondelle
traduit de l’allemand par Jean Portante
(Le Castor Astral, collection « Les passeurs d’Inuits », 2015)
Ulrike Draesner dramatise la langue allemande. En la distordant, la pliant et la dépliant. En la battant comme on bat un fer chaud, en lui faisant vomir les entrailles, saigner les plaies, lui mettant le couteau sous la gorge, le scalpel sur la peau. Mais aussi en la caressant, dans et contre le sens du poil. Parfois affleure le dialectal, le bavarois, qui donne le mot que l’allemand ne possède pas. Il y a en même temps entrelacs : les mots de la science, de la médecine, de la biothechnologie aussi, sont décortiqués avant d’être mis au contact avec ceux du corps. L’être retrouve ainsi son unité que la perception du quotidien a tendance à lui dérober. S’y ajoute le détour par l’enfance, avec le babil qui, parce qu’il est le royaume des lettres manquantes, nous réapprend à lire les mots comme si nous les percevions pour la première fois.