Nouvelle parution : Je sors enfin du Bois de la Gruerie
Je sors enfin du bois de la Gruerie (Arfuyen) sera disponible en librairie à partir du 20 mars 2014
Une conférence-lecture sera donnée à Strasbourg le même jour à la médiathèque André Malraux à 17h
Vous pouvez consulter le site de l’éditeur en cliquant ici
Lire la suite »Vos souvenirs deviennent mes souvenirs mémoire
unanime anonyme.
Vous moi entrons dans les allées d’un vaste cimetière
nécropole.
Appelez-le roman familial ou national.
J’arrive de mon côté avec l’outil-poème, il est tard, je suis
jardinier des vides.
Je mesure les intervalles.
Il m’aura d’abord fallu vivre ma propre vie, accompagner
mon père jusqu’au bout de la sienne.
Il m’aura fallu attendre la nuit pour lire au livre entr’ouvert
de ma propre lignée.
Dans les vides.
Nouvelle parution : Voyage dans la couleur verte
Avec les photographies de Chantal Delacroix
Visionner la vidéo de présentation en cliquant ici
Site de la librairie du Labyrinthe
Lire la suite »Avis aux libraires
Les éditions du Cri à Bruxelles étant en liquidation, les exemplaires de ce livre sont désormais disponibles seulement chez l’auteur, en utilisant le formulaire de contact ici. Pour les autres livres aux mêmes éditions, nous communiquerons bientôt ici les informations utiles
Lire la suite »Où se procurer ces livres?
Avis aux libraires : les éditions du Cri à Bruxelles étant en liquidation, les exemplaires du livre Irruption de la Manche sont désormais disponibles seulement chez l’auteur, commande par le formulaire « contact en haut de page uniquement. Pour les autres livres aux mêmes éditions, nous communiquerons bientôt les informations utiles.
Pour vous procurer mes ouvrages,vous pouvez vous rendre aux librairies suivantes :
Librairie Tropismes, 11 Galerie des Princes 1000 Bruxelles (ou commandez en ligne en cliquant ici)
Librairie Wallonie-Bruxelles, 46 rue Quincampoix 75004 Paris
Librairie La Hune, 16-18 rue de l’Abbaye 75006 Paris
Librairie Le Divan, 203 rue de la Convention 75015 Paris
Librairie Tschann, 125 Boulevard Montparnasse 75006 Paris
Ou, pour Irruption de la Manche et Pieter Brueghel croise Jean-Jacques Rousseau sur l’A1, vous adresser directement à l’éditeur : Éditions Le Cri 18 avenue Leopold Wiener 1170 Bruxelles (ou commandez en ligne en cliquant ici)
(Ré)Ecoutez … Ca rime à quoi sur France Culture
Réécoutez l’émission du 2 juin, présentée par Sophie Nauleau consacrée à l’ouvrage de William Blake Le mariage du ciel et de l’enfer, traduit par Jacques Darras (Poésie Gallimard)
En cliquant ici
A lire …l’article de Pierre Ducrozet pour IF VERSO
Pour lire l’article complet de Pierre Ducrozet sur le site IF VERSO, cliquez sur l’image ci-dessous
Il fallait du cran pour s’attaquer à l’un des sommets de la littérature universelle, les Sonnets de Shakespeare, et justement, du cran, Jacques Darras en a. Il fallait du talent surtout, de la grâce, et aucun doute là-dessus non plus, car cela sonne à chaque page, chaque vers, or la tâche était particulièrement ardue pour plusieurs raisons : « J’ai essayé de respecter le rythme et le mécanisme de la rime, nous explique-t-il, le respect de la phrase musicale dans son accouplement au discours logique - mais comment faire ? Si l’on respecte le décasyllabe, il faut raboter une grande partie du vers. Et le français prend trop de temps là où l’anglais de Shakespeare élude. Or il faut que le temps pris par la sémantique ne perde jamais contact avec le tempo. Donc l’alexandrin s’impose, et la rime devient secondaire. On compense, pour arriver à faire passer cette musicalité, avec des rimes internes aux vers. Restent les images, baroques, essentielles. Le point de gravité autour duquel s’enroule et s’articule chaque poème est justement une image. Le sonnet est un corps qu’il faut palper pour trouver ce qui fait son alchimie, son équilibre. » Le résultat est saisissant. De la grande musique. Si Jacques Darras se démarque d’Yves Bonnefoy, William Cliff et de Frédéric Boyer qui se sont eux aussi récemment attaqués à la même montagne, c’est pour cette même question du rythme, que Darras place au centre de son travail de traducteur et de poète, deux chemins qu’il n’a « jamais séparés, en aucune manière. Ma motivation est d’explorer la poésie d’expression anglaise dans la perspective de l’écriture française. Mon « royaume littéraire », je l’ai trouvé dans la langue anglaise. Je suis un poète qui écrit l’anglais en français. J’ai trouvé dans la poésie américaine le dynamisme, le mouvement et l’oralité, qui ne sont certainement pas les qualités de la poésie française contemporaine. Et dans la poésie anglaise, j’ai trouvé une forte prégnance des landes, ces pays sauvages dont je ne comprends pas qu’ils ne figurent pas dans la poésie française. J’ai traduit par exemple Ted Hughes, le poète du Yorkshire, en me disant : pourquoi n’avons-nous pas de poète auvergnat, de poète des causses, de chantre du Cantal ? Je me suis donc retrouvé au confluent des poésies américaine et anglaise. Mes traductions sont mes auxiliaires de poésie. »
Lire la suite »(Ré)écoutez… un extrait de Moi j’aime la Belgique sur SonaLitté
Pour écouter le poème « Léon Spilliaert » issu du recueil Moi j’aime la Belgique (Le Cri, 2001), cliquez ici.
Et rendez-vous sur le site de SonaLitté pour d’autres encapsulages poétiques : http://www.sonalitte.be/
Lire la suite »Pieter Brueghel croise Jean-Jacques Rousseau sur l’A1
Jacques Darras. Pieter Brueghel croise Jean-Jacques Rousseau sur l’A1. Poèmes cinétiques
(Le Cri, Bruxelles)
C’est le mouvement qui est la force du poème. Le mouvement de la pensée. Au présent progressif. En train de se faire. Le poème est machine à avancer. Très vite le plus souvent. Sur une longue distance, pourquoi pas ? Nous lisons, nous sautons, nous courons en poésie. Les sauts, les bonds sont la partie joyeuse de la logique poétique. Grande différence avec la prose appliquée à elle-même. Légèreté de la poésie disait Platon. Mais bien sûr ! Mais quel avantage ! Voyez la rapidité de Brueghel, premier peintre moderne à embrasser les foules avec l’espace. Puis vient le romantisme, tendance à l’immobilité. S’enliser à Senlis ? Émotion plutôt que motion ? Nous, nous repartons, redémarrons, réenfourchons l’autonomie du vers. Volts, voltes et désinvolture. Quel but ? Jouer avec de nouvelles gravités.
Lire la suite »Le Mariage du Ciel et de l’Enfer et autres poèmes
William Blake. Le Mariage du Ciel et de l’Enfer et autres poèmes. Traduction Jacques Darras (Gallimard NRF/Poésie)
L’œuvre de William Blake vient en écho aux secousses révolutionnaires de son temps, mais c’est un écho sans cesse transfiguré, en cela voué à une révolution totale qui prend en compte toutes les forces en mouvement dans le champ du visible, du temporel, comme dans celui de l’invisible, de l’éternel.
Le 24 septembre 2012
La mer est le bruit de notre respiration magnifié
La mer nous disposons de réserves d’air inépuisables
La mer nous aurons des transfusions d’iode s’il le faut
La mer j’aimerais mourir devant une fenêtre ouverte sur le large
La mer m’emporterait petite barque disparaissant à moi-même
La mer le grand reflux final aurait commencé
La mer au-revoir mes pores au-revoir ma peau au-revoir poème
La mer je vous abandonne mon sac gluant de méduse sur le sable
La mer mon gigantesque corps pulmonaire extérieur
La mer ma respiration mentale ma respiration abdominale
La mer oui mais pourquoi me greffer cette image médicale de la
mer
La mer pourquoi me vouer à l’existence hospitalière de moi-même
La mer je change d’école la récréation recommence
La mer nous pianotons de nos doigts la peau d’un ballon gonflé
La mer nous volleyons l’air nous lui rendons gifle pour gifle
La mer nous plongeons vers d’imaginaires poteaux de but
La mer nous sommes en forme adolescente
La mer j’aspire au bleu du ciel le violet de la mer me recueille
La mer ma pesanteur est presque nulle je ne vivrai plus ailleurs
La mer le monde est mon lit pour lampe de chevet le soleil
La mer pourquoi ne poissonnerions-nous pas à longueur de
journée
La mer pécher le péché de culpabilité n’est pas possible dans l’eau
La mer tous les pécheurs en file indienne derrière Jésus chef de
nage
La mer baptême natatoire instantané
La mer pour le Christianisme nous préférerons la Baltique
La mer avez-vous passé votre brevet de sauveté
La mer j’attendrai face à la fenêtre l’âme tranquille
La mer je ne suis pas pressé les marées m’amusent
La mer je veux encore user de quelques jusants
La mer le Musagète même âgé garde pour lui l’usage des Muses