Arqueologia del aqua
« Darras aqui propone un desarrollo de su poetica que puede resumirse en su idea de la « fluidificacion fluviale » y de la fluidez poetica: en concreto, en la de los rios del norte
con su « uniformidad falsamente placida »…Darras se affirma aqui como uno de los mejores poetas francescas de hoy »
« Darras développe dans ce livre sa poétique, laquelle peut se résumer par son idée de « fluidification fluviale » et de fluidité poétique: plus concrètement, celle des fleuves du Nord
avec leur « uniformité faussement placide »…Darras s’affirme ici comme l’un des meilleurs poètes de langue française d’aujourd’hui. »
(Jaime Siles, ABC du 8 octobre 2011)
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Lire la suite »La Conjugaison des places amoureuses
« Plus au Nord, dans une ville au-delà la frontière, existe une célèbre place au sol descendant de manière accentuée en sens oblique sans qu’aucne rivière, du côté latéral le plus incliné, commande ou justifie une telle inclinaison. C’est la folie de la communauté seule qui est responsable de cette disposition. Ici les pignons sont coiffés d’or peint à même les moulures ou sculptés en forme d’animaux tels que cygne ou chevaux ailés emportant quelque empereur à la conquête chimérique des nuages. Vue d’au-dessus, la société d’en bas, c’est-à-dire la foule sur la place, faite de touristes des quatre coins du globe déambulant au milieu des bouquets de fleurs, glaïeuls ou chrysanthèmes, ainsi que de coulons roucoulant dans leurs cages, l’œil arrondi en forme de rêve, a, en vérité, la tête en bas, cependant que son image corrigée dans le droit sens de la hauteur se promène dans la proximité des cimes, dans un hétéroclite jardin composé d’un mobilier de vasques, de vases et de statues de déesses florales ou vertumnales, pesamment immortalisées dans le marbre. Si l’on ajoute que devant telle balustrade entourant le perron de l’ancien Hôtel qui fut construit, face à la Maison Communale, par les très extravagants Grands Ducs d’Occident, rivalisant en folie et en largesse avec les bourgeois des corporations, eurent lieu directement à l’épée quelques décapitations fameuses comme celle du comte d’Egmont, on comprendra que la tête, au milieu d’un tel décor, perde très spontanément sa prééminence dans l’ordre de la hiérarchie statuaire mais aussi bien statutaire pour occuper plusieurs autres postes possibles d’excentricité. Vicerégale déléguée aux colonies lointaines, elle ouvre une vacance dont le reste du corps profite, installant une sorte d’aristocratie désordonnément égalitaire à sa place. Mais derrière cette folie de façades, comment expliquer que la Ghilde des estaminets à bières de soleil ou cafés noirs comme une prophétie, donne le sentiment d’un dilatement et d’un tournoiement de danse où chacun simultanément tiendrait la place du roi? » (extrait)
Lire la suite »LA MAYE RÉFLÉCHIT (La Maye. tome VII)
Parution de LA MAYE RÉFLÉCHIT aux éditions Le Cri à Bruxelles (290 pages) Mars 2009
Ce septième tome de la Maye reprend Moi j’aime la Belgique (L’Arbalète/Gallimard 2001) et y ajoute quatre textes inédits.
LA MAYE RÉFLÉCHIT reprend le cours du long poème en plusieurs Cantos publiés par l’auteur depuis 1988. Il constitue le Tome VII d’un travail dont tous les tomes comprennent dans leur titre le nom de la petite rivière Maye, ultime affluent de la Somme aux portes de la Manche. Outre « Moi j’aime la Belgique ! » paru en 2001 dans la collection l’Arbalète/Gallimard et publié ici sous une forme remaniée, le livre comprend quatre textes inédits qui sont « Brève méditation sur le nom de Maastricht ou comment nous eûmes toujours mal au front en Picardie » ; « René Descartes avec Héléna Jans dans la Frise » (Helena Jans, la servante néerlandaise de Deventer avec laquelle le philosophe eut une fille) ; » Éloge du pain d’épices et autres douceurs » ; « Huit réfléchissements de la Maye » (textes en prose). La notion de réfléchissement vient se substituer plus modestement à celle de réflexion. Le jeu de la lumière et de l’eau constitue le thème de ce « vitrail » maritime de la Maye. Deux dessins de l’auteur, un pastel et une gouache, illustrent la couverture.
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Tout à coup je ne suis plus seul
Roman chanté compté « Tout à coup je ne suis plus seul » Gallimard Collection l’Arbalète
Ce roman chanté compté suit le héros Laurence Sterne d’Irlande en Picardie, de Champagne en Allemagne et au Pays-Bas. C’est un nouveau voyage sentimental qui tourne le dos à l’Amérique et explore le lien entre la courtoisie médiévale (le roman de la rose) et la légèreté baroque du XVIIIè siècle, (Bach et Mozart), posant une figure européenne encore à venir.
Ce quatrième volume dans la série de la Maye est le symétrique de van Eyck et les rivières
1.
Je m’appelle Laurence Sterne.
Mon nom sonne Français.
Laurence en français est féminin.
Sterne aussi est féminin.
Sterne est l’hirondelle de mer.
Je suis hirondelle de mer.
Je vole au ras des vagues de la Manche ou de la mer du Nord.
Je zigzague sur les crêtes et les creux de la langue.
J’appartiens à la faune phonétique migratrice.
Sterne veut aussi dire les étoiles en allemand.
Je suis une petite hirondelle de mer naviguant selon les étoiles.
Joli n’est-ce pas ?
Vous n’avez pas le vertige
«De la Moselle vigneronne au Neckar de Hölderlin, on monte à l’oblique vers la Prusse et la Baltique. À Berlin, on sonne hardiment au 125 Chausseestrasse pour dialoguer avec Bertolt Brecht qui y surplomba quotidiennement le cimetière où il est enterré, à côté de Hegel et de Fichte. Raidi par la surprise on rentre à Paris, plus que jamais ouverte aux gares et vents de l’univers – comprimé de nostalgie automnale à diluer dans un peu d’effervescence. On avale, on repart ! Direction l’ouest d’où l’on espérait qu’allait venir une seconde Libération. Ce n’est pas celle qu’on croyait. À Clères, falaise normande où veillent Braque, Roussel et Prévert, est appuyée la nouvelle échelle du vivant. Les animaux de la fable nous enseignent l’exacte altitude de nos verticalités. Où que nous allions désormais sur Terre un changement d’allure s’impose. Nous devons nous réadapter au pas long et ample de la fable – Märchen, marches taillées en hauteur pour le souffle. À Romme (Aravis) où nous posons notre provisoire capitale des cimes, la petite rivière Maye nous avait étonnamment précédés. C’est à suivre…» Jacques Darras.
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